À l’improviste, à la dérobée, au pied levé, par surprise… Bref, en improvisant !

Les musiciens de la période baroque étaient de fervents pratiquants de l’improvisation. On croit souvent que cette dernière est née avec le jazz, mais il n’en est rien : tous la pratiquaient à l’époque – ce qui est normal lorsqu’on sait qu’être musicien signifiait alors non seulement être instrumentiste, mais aussi compositeur, théoricien, souvent facteur d’instruments, et aussi… improvisateur. Il est assez logique qu’on l’ait oublié puisque par définition, une improvisation est faite pour disparaître aussitôt qu’entendue – sauf si, comme Chopin quelques décennies plus tard, on paye un musicien pour la noter au fur et à mesure afin de ne pas la perdre. Bach, en musicien de son temps, pratiquait bien entendu l’improvisation – sans doute s’y montrait-il excellent puisqu’on a pu dire qu’en perdant ses improvisations, on perdait la plus belle part de sa musique.

Cette édition verra l’improvisation se glisser subrepticement dans de nombreux programmes. Elle se clôturera par un événement unique : la recréation, à la Halle aux Grains, d’une Passion perdue de Jean-Sébastien Bach.

Bon festival !

Michel Brun